Tcha Limberger

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CD REVIEW – Kalotaszeg Trio – Djangostation

23.02.2010 – A hajnali csillag ragyog

‘Après un très beau premier album sorti l’année dernière sur le label anglais de Dave Kelbie Lejazzetal, le violoniste Tcha Limberger continue son exploration des musiques traditionnelles d’Europe centrale en sortant un nouveau disque intitulé… A hajnali csillag ragyog’.
Resserrant son domaine d’étude et de découverte, Tcha s’est ici particulièrement intéressé à une région ethnographique et rurale de Transylvanie (Roumanie) appelée le Kalotaszeg. Si dans cette musique, il est toujours difficile d’affirmer que telle ou telle pièce est hongroise, roumaine ou tsigane tant les styles se croisent et se transforment au fil du temps et des voyages, c’est cependant au Kalotaszeg qu’on peut entendre les airs les plus vivants et les plus profonds. La région étant également un véritable vivier d’exceptionnels musiciens (comme le célèbre violoniste Neti Sandor), on comprend pourquoi Tcha Limberger l’a trouvée fascinante. Il y a d’ailleurs découvert les deux musiciens qui l’accompagneront sur ce disque. Anciens accompagnateurs de Neti Sandor, Toni Rudi (bratsch) et Berki Victor (contrebasse) connaissent bien sûr les Magyar nota et les musiques de Bucarest mais sont surtout de grands spécialistes du répertoire du Kalotaszeg. Le trio qu’ils forment avec Tcha Limberger au violon sonne d’ailleurs parfois comme un grand orchestre à cordes !
La musique qu’on entendra ici se composent d’airs typiques dont les définitions rappelées dans les liner notes évoquent bien la poésie de leur propos : Keserves : pièce lente, plainte, Hajnali : pièce lente, chantée souvent à la fin d’un mariage, quand le soleil se couche, Legenyes : danse masculine rapide, où les jeunes garçons peuvent montrer leur adresse et leur force, etc… ! Il y a aussi les Csardas, les Invartita, les Verbunk, les Szapora… danses toutes plus ou moins rapides, plus ou moins entraînantes mais dont l’émotion est toujours formidablement rendue par le talent des trois musiciens. La voix de Tcha Limberger atteint d’ailleurs parfois sur certains hajnali des intonations proprement déchirantes. “Si j’aime passionnément cette musique du Kalotaszeg, déclare Tcha Limberger, c’est bien sûr à cause de la splendeur de ses campagnes, de l’air pur et de la chaleur des gens, des choses que je peux entendre dans cette musique. Elles me donnent envie de jouer cette musique même si je ne suis pas au Kalotaszeg, comme si j’en étais nostalgique…”
Tcha Limberger aime passionnément cette musique si singulière d’Europe centrale dans laquelle se coexistent en toute sérénité des influences hongroises, roumaines, juives et tsiganes. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’il aime passionnément nous la faire partager.’

SEBASTIEN LEGE

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